La descente vers l'Argentine.

De Valparaiso à Pucon. Chili 1300 kms.


Le besoin de mer m'a rapproché de l'Océan Pacifique. En réalité, la route a longé la côte en passant par une petite cordillère aux montées éprouvantes. Une succession de murs raides, suivis de descentes trop courtes… J'en bave et Malabar en casse un câble de dérailleur à force de changer de plateaux sans cesse.

Un vrai désert sylvestre composé exclusivement de deux espèces: le pin et l’eucaliptus. Les exploitations forestières se déploient sur des millions d'hectares et font la fortune de quelques groupes industriels. La horde de camions de bois, les scieries, les usines de cellulose complètent le paysage. C'est lassant et ça dure longtemps, 1000 kms.

Quelques rares ports de pêche égayent le parcours. Les bateaux sont tirés sur le sable car il n'y a pas de cales pour accoster.

Les pêcheurs luttent contre l'implantation des fermes d'élevage de saumons et autres poissons gavés aux hormones  et aux antibiotiques. Une peste pour la biodiversité marine et le casse croûte des phoques. Mais c'est aussi le régal des pays occidentaux qui consomment sans connaissance des dommages.

La plaine aux alentours s'étire dans des zones lacustres peuplées d'oiseaux d'eau. Des échassiers et surtout des milans. Quelques salines sont exploitées, bien modestes au regard du salar d'Uyuni.

Le voyage à vélo sert à voir le monde différemment, lentement, dans le détail des bords de route qui révèlent la réalité locale. Des slogans populaires pour les pauvres aux publicités immobilières pour la bourgeoisie chilienne.

Les ordures jonchent les fossés, moins qu'au Pérou et en Bolivie. Je ne m'habituerai jamais à cette médiocrité des humains qui pourrissent la nature. Problème d'éducation? Pas forcément puisque les plus instruits exploitent et salissent la planete à coup de forage, broyage, minage, dégazage. Les autres jettent dans les virages.

Les bomberos m’accueillent dans leurs casernes. Je passe la nuit avec les camions rutilants, des Renault Camiva français. Une cuisine, une grande salle de fiesta, parfois une douche, des pompiers tous volontaires et bien sympas.

Les cyclos utilisent le réseau communautaire Wharmshowers, Douches Chaudes, pour trouver un hébergement gratuit. Willy m’accueille dans sa belle maison en bois à côté de Conception. Quel plaisir d'échanger avec un chilien venu en France pour affronter les cols mythiques. Il adore les défis.

Un grand merci pour son accueil chaleureux!

L'Argentine se rapproche avec un paysage plus vosgien. Les arbres prennent des feuilles. La flore colorée se diversifie . Les vaches laitières me regardent passer d'un œil bovin et blasé. Villarica et Pucon sont des étapes touristiques de montagne. Randonnée, ski, pêche en rivière, lacs… C'est plaisant avec son lot de boutiques de marque.

Patagonia. Patagonie, j'y suis après 4200 kilomètres à vélo et 1300 de bus (San Pedro de Atacama - Valparaiso). Je passe la frontière au col Mamuil Mamal au pied du magnifique volcan Lanin, 3770 mètres. L'Argentine m'attend.





Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Un vélo pour les pistes des Andes.

Le grand blanc. Les salars de Coipasa et d'Uyuni.

Sacoches classiques ou bikepacking ?