Lima - La Oroya - Huancayo - Ayacucho
Lima - La Oroya - Yuancayo - Ayacucho













584 kms
6h du matin l'avion se pose sur l'aéroport de Lima . Gustavo le chauffeur de taxi qu’Anita m'a commandé, me récupère ainsi que Malabar en parfait état . Merci à la Latam. Anita accueille des voyageurs français dans le quartier résidentiel de San Borja. Elle est de bon conseil pour circuler dans Lima et je l'ai suivie au grand marché de Gamarra. Immersion populaire garantie !
La montée au col de Ticlio 4818 mètres commence par un long faux-plat. Puis les virages s'enchaînent , en longeant la voie ferrée qui grimpe au col. Les trains sont chargés de minerais et ils traversent parfois la route à grands coups de klaxon. Il n'y a pas de passage à niveau.
Les chauffeurs de camions, au klaxon bienveillant, sont respectueux et s'écartent pour doubler, un peu moins pour les bus et les voitures. Un autre danger est le caniveau profond qui borde la route surtout dans le tunnel Cacray de 580 mètres.
On trouve facilement de quoi s’alimenter et dormir dans les hospidaje bon marché. Malabar trimbale du ravitaillement pour rien mais ça je ne saurais que plus tard….
A Matucana de bon matin , je décolle en fanfare. Un cercueil blanc est promené dans les rues et des villageois font tour à tour des élocutions en hommage au défunt.
La traversée des bourgs est une pause dans l'effort continu. Les couleurs, les gens, l'animation égayent cette montée sans grand intérêt. Le paysage devient plus montagneux et aride.
Parti du niveau de la mer et sans entraînement en altitude, le corps souffre à hisser les 40 kgs du vélo aussi haut. Les derniers kilomètres se font en voiture pour ne pas exploser de suite. Ce voyage va être long…
Au col de Ticlio, rien de bien réjouissant à voir. L'exploitation minière dénature le lieu. Bien emmitouflé, je laisse filer Malabar dans la descente de 45 kms vers La Oroya, ‘capitale’ minière. La route serpente dominée par des montagnes gris clair. Un air de Calanques à 4000 mètres !
La plaine ouverte qui mène a Huancayo est fertile et cultivée. Une ligne droite et plane de 50 kms conduit à Huancayo. Comme partout sur le bord de la route, il y a des petits mausolées, souvent kitsch et colorés, en souvenir des chauffeurs et des passagers morts. Deux femmes en noir viennent fleurir celui de leurs amis. Elles n'oublient pas de faire un selfie.
Trois petits parcs d'attraction désuets et colorés attendent les familles sur le bord de la route.
La nuit tombée, je me balade dans les rues de Huancayo qui grouillent de monde. L'œil perçoit mieux l'intérieur des échoppes emplies de denrées, d'ustensils en plastique, de vêtements sans mode, de quincaillerie…
Le Rio Mantaro et sa vallée encaissée m'appellent.
Il me faut remonter à 3900 mètres pour plonger vers la rivière. L'agriculture de montagne est pratiquée avec le tracteur ou le cheval. Des femmes fertilisent un petit champ. D’un sac en bandoulière , la main attrape du compost et le jette dans un sillon labouré avec un cheval. Une autre femme pousse la terre avec son pied. Paysans d'un autre temps. Un tracteur rouge ronronne au loin.
Au col venté, des moutons paissent une herbe rase, gardés par une bergère.
Dans la longue descente, un élevage de truites et son restaurant ‘La Cabana’ m’offre une pause déjeuner en compagnie de routiers. Ils conversent avec moi qui parle si mal l'espagnol. Qu'importe ! L'échange prime et finalement ils comprennent pourquoi je suis au Pérou avec Malabar.
Izcucucha est blottie au fond de la vallée que traverse un vieux pont du temps des espagnols.
L'ambiance est calme car loin de tout. Ça ne fait que commencer car à partir d'ici la route devient une piste étroite, parfois à voie unique .
La montagne semble éventrée, déversant dans la rivière ses tripes rougeoyantes. Tant de minerais dans les flancs de la sierra !
Malabar guidonne sur les bosses de la piste poussiéreuse. Le vide est là et la vue est vertigineuse. Quelques mausolées funestes appellent à la prudence.
Après Mayocc, le bitume est de retour dans un paysage désertique ou poussent les cactus et les plantes arides.
Il faut reprendre de l'altitude pour gagner Huanta. La végétation change à nouveau et la chaleur monte à 30°. Une vendeuse ambulante me propose une chicha de maïs noir. Rafraîchissement succulent pour en finir de la côte.
Huanta est une bourgade en pente. J'y resterai deux jours pour me reposer à l'hôtel Impérial, recommandable pour sa qualité. Parole de routard !
Ayacucho marque la fin de ces premiers 500 kms dans la sierra andine. Pour atteindre la ville aux style coloniale, la route grimpe et traverse des paysages arides et verts à la fois qui font penser aux Alpes de Haute-Provence. Les cactus en plus!
Les ânes gambadent en liberté dans les villages bariolés de couleurs, celles des candidats aux élections qui peignent leurs noms et leurs slogans sur les murs en pisée.
Ayacucho est une ville plaisante qui donne envie de passer les porches pour découvrir des cours intérieures calmes. Les espagnoles avaient bon goût en édifiant de belles bâtisses.
Hasta luego !
Bravo Jipé, les nantais sont de retour au pays, en repassant chez Anita.
RépondreSupprimerPhotos très belles, et blog très agréable à lire. Bonne continuation, on continue à te lire .....